La malédiction de Lytochronox - Partie 02 "La petite cabane dans les marais"

Le rire sardonique de l'homme-lézard se perd dans les marais.

Jörg a tout la flanc gauche en sang, avec une vilaine plaie là où l'immense cimeterre s'est planté. Il se sent faible, mais ne veut rien montrer

La demoiselle Elfe se rapproche de lui, par une formule dans un langage incompréhensible fait pousser un petit arbuste de baies magiques. Le fixant de son regard perçant, et un peu blasé, elle lui tend une baie : "soigne toi, guerrier". Il mange la baie ... et se retient de tout recracher. C'est amer, dégoûtant et en plus ça lui fait pas grand chose en termes de soin ... Il avale tout de même en tentant d'esquisser un sourire de remerciement.

Jörg tente alors de boire des potions de soin. Là ça devrait marcher, c'est fait pour le soin, c'est marqué dessus ... mais là encore on a dû lui refiler un placebo parce qu'à part un léger goût de grenadine, Jörg ne sent pas grand chose.

Les 5 aventuriers tombés du ciel, literralement, se retrouvent autour de Clovik, le petit rouquin, qui est prostré au centre du cercle de pierre en sanglotant.

Tous se demandent quoi faire. Clovik ne leur apporte aucune aide. Il se contente de répéter que c'est une énormé erreur, une catastrophe, que tout est perdu.

Alors que Jörg et Arnolt tentent d'obtenir des informations sur le lieu où ils sont et comment en sortir, d'abord par intimidation verbale puis par des tartes dans la mouille, ils n'obtiendront aucune information exploitable. 

Clovik leur dit qu'il n'est qu'aspirant sorcier, qu'il a été envoyé par son maître pour réaliser un sortilège qu'il avait appris pour l'occasion et que s'il était là, c'est parce qu'il avait été escorté par des gardes sur ce lieu sacré.

Gardes qui ont tous été massacrés.

C'est ballot.

Et malgré des recherches minutieuses, entre deux remarques graveleuses sur la tenue de l'elfe (l'achère, pas le mercenaire "courageux"), personne ne trouve d'élément qui leur permettrait de revenir d'où ils sont venus.

Car en effet, Lytomachinchose, aucun des aventuriers ne connaît et pour les trois mercenaires, ça ne les intéresse pas de risquer leurs vies s'il n'y a pas un gain substantiel sonnant et trébuchant.

Ils s'accordent donc pour dire que leur objectif principal est de reprendre le court normal de leur existence.

Mais que faire ? Pas moyen d'aller au village de Clovik, qui ne se rappelle plus du chemin et semble souffrir d'un SPT, et le gnome semble incapable de faire apparaître le moindre portail de téléportation.

La magie, ce n'est plus ce que c'était.

Cependant, le magicien leur affirme que toute la région est engloblée dans un espèce de voile de puissance, issue de l'oeil du dragon, qui bloque les énergies et, sans doute aussi, les isole du reste du monde. 

Le groupe décide donc de s'attaquer à l'homme-lézard, en le poursuivant dans les marais qui s'étendent du cercle de pierre. 

Après un fouillage de cadavre en règle, qui ne rapportera pas grand chose, si ce n'est un chibre de pierre arraché à un des trolls qu'Arnolt a pris "comme souvenir" et sûrement aussi pour sa prochaine "partie fine", le groupe partit en chasse.

Leur marche est difficile, Jörg a de l'eau juqu'aux genous et il va attraper Arnolt par la ceinture et le trainer le long du chemin, de son bras valide, pour qu'il garde la tête hors de l'eau boueuse, façon sky nautique mais sans sky, sans soleil et sans femme en bikini. C'est que même chez les nains, Arnolt n'est pas bien grand (il s'en justifie en indiquant que les centimètres manquant en hauteur ont été compensés dans son entrejambe ... ce qui reste à prouver).

Oz arrive à motiver Clovik à suivre en le fixant d'un regard lui promettant d'atroces souffrances s'il ne voulait pas coopérer ...

Alertés par des gémissements, le groupe s'avance vers un bosquet où il découvre l'homme-lézard écartelé entre deux arbres, les membres en croix.

Tout le monde reste sur ses gardes. Le nain avance armes levées, suivi par Jörg, et ils se rapprochent du reptilien. Alors qu'Oz tient fermement Clovik, Xellenwë (l'elfette) et Eugène (le Gnome magicien, il faut suivre un peu !) se dispersent en avançant pour pouvoir parler avec ledit reptilien.

Arnolt rigole et lui lance "alors, on fait moins le malin maintenant, tête de Lézard ! Il va toujours venir nous massacrer ton patron hein ?".

"Vous mourrez tous dans d'atroces souffrances, vous ne pourrez rien pour empêcher la domination de mon maître sur ce monde !" érpliqua le reptilien, avant de cracher du sang et de se prendre une baffe du nain.

Le groupe remarque que le reptilien est accroché aux arbres par leur écorce même, qui s'étend petit à petit sur leur victime, dans ce qui semble être d'atroces douleurs. 

Eugène lui demande alors "qui t'as fait ça ?". Et le saurien de répondre par un hauchement de tête vers le nord Est : "cette garce de sorcière aaaaaaaah ..."

Et là, là, Jörg eut pitié des souffrances de la bestiole mais s'est dit aussi que ce serait pas mal de le faire vivre suffisamment longtemps pour l'interroger car il leur restait beaucoup de questions : qui est Lythomachin ? que veut il ? pouquoi sont-ils dans ce pétrin et comment en sortir mais également pourquoi les trolls de pierres ont-ils besoin d'un chibre ?

Or, l'écorce va bientôt le recouvrir et le tuer ... donc il faut l'emputer pour éviter ça !

Jörg saisit son javelot, vise un genou et tire, mais son regard tombe dans le décoleté de l'Elfe tendit qu'un coup de vent provoque un éternuement .... le javelot vient se ficher dans la gorge du reptilien,  qui crache un Jeyser de sang avant de mourrir, les yeux grand ouvert d'étonnement.

"Ah merde" commente Jörg, alors que Clovik marmonne "ils sont fous, ils sont tous fous, nous sommes perdus" en PLS dans l'eau boueuse de marais.

Arnolt est plié de rire, risquant d'aspirer des gorgées de boue à chaque éclat de rire "Ah ben t'as fait fort sur ce coup là !". Les autres regardent le barbare, dépités.

Un corbeau s'élevat d'un arbre proche pour s'envoler vers le Nord Est.

"Bon ben on va pas rester là, du coup on va aller vers le Nord Est ... c'est mieux que de se ballader au hasard dans ce marécage puant" affirme Jörg, passant à côté du cadavre. Il était clair que ce qu'il regrettait le plus, c'était d'avoir cassé un de ses javelots.

Après plusieurs heures de marche dans les marais, Xellenwë fit remarquer que le Soleil ne descendait pas aussi vite qu'il devrait. Le temps semblait ralentit ... le jour rallongé.

Le groupe finit par arriver, éreinté, devant une hutte comme posée sur le marais, entourée d'arbres. Un corbeau s'était posé sur le toit et observait, d'un oeil mauvais, ces nouveaux venus

Alors qu'Eugène avançait pour frapper à la porte, la hutte s'éleva sur une paire de pattes semblables aux pattes d'un oiseau et s'enfuit à une bonne centaine de mètres des intrus. 

Arnolt tente alors une approche tout en diplomatie. Avançant doucement vers la hutte, il lève les bras en montrant un anneau d'or magique qu'il avait récupéré sur le cadavre du reptilien : "Ô noble sorcière, nous sommes des voyageurs égarés qui souhaitent retrouver leur patrie. Nous ne vous voulons aucun mal. Accepte cette offrande et accorde nous une audience."Et il pause l'anneau sur le bord de la fenêtre.

Il recule respectueusement. 

Le corbeau lâche un cri perçant puis silence... long silence ... 

Et Jorg à encore une idée brillante. Dans un hurlement primaire, soudainement, il fonce avec la rapidité d'un fauve et la puissance d'un rhinocéros vers la porte de la hutte, espérant prendre les pattes de vitesse et fracasser la porte... 

... Mais la hutte est déjà partie à une dizaine de mètres de là quand le barbare s'écroule dans la boue là où se trouvait la porte de la hutte. 

A court d'options, le groupe décide de tenter de monter un campement de fortune en se fabriquant un radeau à l'aide de troncs récupérés aux alentours. 

La nuit fut accueillit différemment selon les personnes. Le nain se réveilla avec un râle de contentement, ayant bien récupéré. Jörg, lui, pourtant habitué aux nuits de marches et aux conditions militaires, avait mal dormi. Pas facile avec une blessure qui chauffe et gratte (ce qui était, cependant, bon signe), les bruits du marais et le ronflement du nain ... et la proximité de l'Elfette aussi ...

Cette dernière fit pousser, au petit matin, un nouvel arbuste magique et en présentat une baie au barbare. C'était un chouilla plus mangeable que la veille. Si son bras le faisait encore souffrir, il avait tout de même suffisamment récupéré pour ne plus se sentir affaiblis.

Alors que les premiers rayons de l'aube illuminaient le marais, une sublime créature apparut au travers du brouillard.

La sorcière s'approcha du groupe avec un sourire énigmatique. 

Tous étaient subjugés. Le nain avait du mal à retenir ses fantasmes. 

Jörg, reconnaissant des amulettes de sa terre natale, voulu s'approcher d'elle. Il commence à lui parler dans son dialecte, : "Fehu Lagaz y Tevaaaaaaaa" mais son pied glisse sur une bestiole dans l'eau. Le barbare effectue un salto aquatique, en jurant, pour finir tête dans les marais cul à l'air, ses braies s'étant déchirées sur un arbuste.

La sorcière le regarde, d'un oeil à la fois blasé et amusé. Jörg se relève avec autant de dignité qu'il lui reste, retenant les lambeaux de ses braies avec son bras valide.

"Bien le bonjour Clovik, tu m'as amené des visiteurs ... et un amuseur ?" s'étonna-t'elle en fixant le jeune rouquin. 

"Vous connaissez donc ce nabot ?" commença Oz, mais Eugène pris la parole : "Noble Sorcière, nous avons été transporté dans ce marécage par un sort très puissant, apparaissant dans le cercle de pierre non loin d'ici. Attaqués par des forces obscures conjurées par un mage reptilien, nous avons suivi sa trace et sommes arrivés ici, à la recherche d'un chemin pour rentrer chez nous".

"Ah, vous avez croisé cette abomination ? Je me suis bien occupé de lui" dit elle en riant.

"Ben maintenant nous avons réglé définitivement la sujet" marmonna Jörg, non sans recevoir un regard noir de Xellenwë.

"Mon maître m'a demandé d'appeler les héros pourfendeur de Lythochronos afin de le battre une nouvelle fois, mais j'ai échoué dans mon sortilège et ce sont eux qui sont venus ..." Soupira Clovik. "C'est ceux qui devaient venir qui sont venus, jeune apprenti" répliqua la Sorcière.

"Sorcière, tu connais son maître ?" demanda Arnolt en désigant Clovik du doigt.

"Oui, je le connais. Il est passé ici il n'y a pas si longtemps justement. Il a eu besoin de mes services. Et j'ai bien profité des siens" répondit-elle en caressant son ventre.

"Oh ben moi je vous propose aussi mes services belle sorcière et en mieux encore ..." tenta d'ajouter Arnolt avant de recevoir un claque sur l'arrière de la tête de Jörg, qui tenait toujours ses braies. "Aieuh".

Voyant partir à nouveau la discussion en vrille, Xellenwë tenta d'en reprendre le contrôle : "Nous souhaitons partir. Ce marais est clairement sous l'emprise d'un puissant sortilège et nous avons besoin de votre aide". 

"Oui, en effet. Je peux vous aider ... Cependant ..."

"Cependant quoi ?" gromela Eugène, sentant venir le coup fourré.

"Cependant vous devrez aussi m'aider. Ensuite, vous pourrez partir."

"Quoi ? Comme ça ? Gratos ? Pour vos beaux yeux uniquement ? On est des mercenaires, pas des humanitaires ! " s'insurgea Jörg. 

"Disons que vous n'avez pas trop le choix, si vous voulez retournez chez vous un jour ...  Un service, quel qu'il soit, quoi qu'il en coûte, mais rien d'impossible, tels sont les termes de l'engagement. Il ne s'agit pas d'un marchandage, on ne pèse pas ici la valeur de telle chose face à une autre. Je vous parle d'un engagement moral, je vous sauve la vie, vous me consacrez une partie de la vôtre...."

Et voilà comment notre fine équipe se trouve à devoir travailler gratuitement pour une sorcière sexy, tout en étant piégé par un dragon malfaisant et mégalomane.

sources images :

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